"… je crois bien avoir littéralement plongé dans les eaux du lac. Mon lit – qui jusqu'ici me tenait bien au chaud du côté de la réalité – s'est progressivement mis à tanguer et à glisser dans l'abîme."
Jean de Pange
Le monstre du Loch Ness est une arlésienne, un graal. Sa nature importe d’autant moins que sa non existence est un secret de polichinelle. Si la légende de Nessie est si célèbre c’est sans doute qu’elle renvoie à la question même du mystère et de la vanité de sa résolution. Et c’est justement parce que Nessie en tant que tel est un non sujet – mais que sa recherche est une réalité – que nous avons fait le choix d’en faire la matrice dramaturgique de notre prochaine création.
Dans le travail que nous avons initié il y a quelques mois, à l’occasion d’une première cession de recherche, c’est véritablement l’interrogation métaphysique de notre espace de pratique (le plateau du théâtre) qui a constitué le point d’ancrage d’une dramaturgie à venir. Les eaux noires du Loch Ness viennent ici comme un référent, un point de départ ou un continuum (nous verrons…). À ce jour nous ne sommes riches que des toutes premières questions volontairement candides qui irrigueront l’écriture du spectacle. À quoi répond notre besoin de mystère ? Comment naît un mythe populaire ? Comment et pourquoi l’irrationalité d’une fable peut encore stimuler l’intérêt des chercheurs ? Que cachons-nous en vérité dans les eaux noires du Loch Ness ?
mise en scène Jean de Pange
avec
Clémentine Bernard,
Fabrice
Cals,
Laurent Joly [distribution en cours]
production Astrov